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tombat sur le nez et moi sur le côté : pendant tout le temps que dura ce changement de position : mon homme, comme ses compatriotes s’écriait God bless you Sir, God bless you ; et lorsqu’il me vit relever, pleasure honor, you are hard to be hurt, dit il. Faisant le tour d’une baye considérable qui s’avance dans les montagnes, j’arrivai sans autre accident, chez Mr. Anthony O’Flaharty à Renville, sur le bord de la magnifique baye de Killery : elle n’a guères plus de neuf milles dans l’intérieur du pays, mais elle est très profonde partout et on y est garantie de toutes espèces de vent aussitôt qu’on y est entré. Si ce Conomara pouvait jamais devenir plus habité et acquérir quelque industrie, ses nombreuses, belles et sûres bayes, seraient un grand avantage pour le commerce.

Cette partie du pays le long des côtes, semble avoir été habité autrefois ; on rencontre souvent des marques de sillons, dans des endroits qu’aucuns des habitans ne se rappellent avoir vu cultiver et ici comme ailleurs, tout ce dont les habitans n’ont point d’idée, ils l’attribuent aux Danois. La culture ancienne de ce pays, est certainement dùe à un peuple intelligent, quelqu’il fut : il avait desseché des tourbieres assez considérables et les avait rendues profitables ; il parait que sa méthode était, après avoir donné un cours aux eaux, de jetter sur la tourbe du gros sable de mer et de petits cailloux. Cette opération seule, sans le secours de la chaux, a été suffisante pour l’affermir et la rendre propre à la culture.

De ce coté-cy des montagnes du Conomara, on ne trouve point du tout de pierre à chaux, mais il y avait autrefois un dépôt considérable d’écailles d’huitres, dont on faisait une