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annoncer, que cette isle faisait partie d’un grand continent, qui même, était peutêtre joint avec le nouveau monde.

Aucune tradition quelconque, n’a jamais fait mention, de l’animal monstrueux qui portait, ces cornes énormes que l’on trouve souvent dans les morasses. Eh ! certes, ce devait être cependant, un objet bien remarquable dans un pays resserré que cet animal aurait pu parcourir en deux ou trois jours sans trop se gêner. Or, peut-on supposer que cette éspece gigantesque de cerf, ait été placée par la nature, toujours sage et toujours uniforme, dans une isle étroite qui devait lui paraitre une prison, pendant que l’ancien continent de l’Europe, de l’Asi et de l’Affrique, n’en offrent pas le moindre véstige : que même dans la grande Bretagne, qui n’est séparée par le Nord que d’une douzaine de milles de l’Irlande, on n’ait jamais rien trouvé de pareil ?

Cette race, éxiste cependant encore dans les bois du Nord de l’Amérique, quoique, à ce qu’il semble, beaucoup plus petite que celle dont on a trouvé les cornes et les ossemens dans les morasses d’Irlande. Mais elle peut y avoir dégénérée, ainsi que l’ont fait toutes les espéces d’animaux, particuliéres aux deux mondes.

Chacun est maitre d’établir son systême : Je mien enfin, est que le globe a éprouvé des révolutions et des bouleversemens terribles : que ce qui était terre, est dans bien des endroits couvert par l’eau : que là où les poissons nageaient on voit à présent des villes florissantes et que d’après les observations que j’ai faites, je suis convaincu que l’Irlande était un cap de rocher d’un continent immense qui a disparu et l’a laissé seule