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Ce pays peut s’appeller les bornes de l’ocean du côté de l’Est : il n’y a pas une seule isle, depuis ces côtes jusqu’à l’Amérique ; on suit cependant au fond de la mer, un banc considerable, où plutôt des montagnes dans la direction de celles de ce pays, jusqu’à l’isle de Terre Neuve et c’est sur ce banc, que se fait la pêche de la morue.

Les anciens Auteurs Grecs, Platon particulierement, nous ont rapportés la tradition de l’ancien monde : ils prétendent qu’une isle immense, ou plutôt un vaste Continent, a été englouti dans la mer, à l’Ouest de l’Europe. Il est plus que probable, que les habitans du Conomara, n’ont jamais entendu parler de Platon, ni des Grecs ; cependant c’est aussi leur ancienne tradition. Notre pays reparaitra un jour, disent les vieillards aux jeunes gens, en les menant un certain jour de l’année sur une montagne et leur montrant la mer ; les pêcheurs des côtes aussi, prétendent voir des villes et des villages au fond de la mer. Les déscriptions qu’ils font de ce pays imaginaire, sont aussi emphâtiques et éxagérées, que celles de la Terre Promise ; le lait coule dans des ruisseaux et le vin dans d’autres : ceci certainement n’est pas de leur invention, car ils auraient sans doute fait couler quelques parts, des ruisseaux de whisky et de porter.

Ils ne peuvent point fixer l’époque, à laquelle leur pays comme ils l’appellent, fut englouti dans les vagues ; mais ils paraissent convaincus que ce malheur est arrivé dans les temps anciens ; ils croyent seulement, que ce furent quelques Magiciens ennemis qui opérèrent sa destruction et qu’un temps