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ouvertement, ainsi qu’un autre métier. Je suis entré dans plusieurs cabanes et y ai demandé tout simplement de l’eau de vie et du Claret, sans qu’on parut très surpris de ma demande : une bonne femme, entre-autres me dit après un moment, " il n’y en a pas à présent dans la maison, mais mon Mari est en mer, et si vous revenez dans un mois, vous en aurez tant que vous voudrez. "

Quoique les côtes soient à-peu-près de la même nature que le reste du pays ; elles sont cependant passablement habitées par la raison de leur commerce : elles sont aussi plus seches, et communément couvertes de grosses pierres, dont les habitans cultivent avec assez de soin les intervalles.

Dans tout pays, les hommes sont toujours disposés à profiter du malheur de leurs semblables ; le naufrage des vaisseaux surtout, excite extrêmement l’avidité des gens du commun ; c’est avec des peines infinies que la loi parvient à garantir les vaisseaux d’être pillés, et souvent même ce qui reste de l’équipage à être mis à mort, s’il parait vouloir s’y opposer. Pour prévenir ce malheur, le gouvernement a donné à tout propriétaire qui arrache un vaisseau au pillage, certains droits pour le dédommager de ses frais : ce droit se nommer Salvage. Pendant que j’étais en Conomara, un vaisseau fit malheureusement naufrage sur le terrain d’un propriétaire qui était absent ; les gens du pays ne tarderent pas à l’aborder et à piller : le Capitaine du vaisseau, qui était à bord, envoya prier le Colonel Martin de venir à son secours, et effectivement il lui envoya quelques uns de ses métayers avec des armes, qui remirent l’ordre et disperserent les pillards.