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vêtus qu’auprès de la Capitale. Il est fort aisé d’appeller les gens sauvages, de s’en moquer et de rire de leur misere. Voulez vous, bonnes gens, que je vous dise où j’ai rééllement trouvé des hommes sauvages et barbares ... c’est à Paris, à Londres, à Dublin, à Edimbourg, dans toutes les grandes villes enfin. Quel animal dans l’univers, est plus farouche et plus cruel que ces hommes qui, fiers de leur richesses mal acquises, traitent avec mépris tout ce qui n’est pas comme eux couvert d’or : qui insultent au génie et au mérite indigent ; qui loin d’aider un ami plus honnête qu’eux, le voyent froidement se ruiner, faute de vouloir faire banqueroute ainsi qu’ils ont fait eux-mêmes et sont les premiers à le faire languir en prison pour une dette dont le renboursement ne leur serait pas d’un grand avantage, et qu’ils scavent ne pouvoir leur être fait.

Me voilà plus calme à présent, j’entre en colère, en ecrivant comme en parlant, et dans l’un et l’autre cas, elle eu bientôt passée. Oui ! c’est vrai, il y a des sauvages et des barbares dans toutes les sociétés d’hommes, mais aussi il y a des ames précieuses, qui ne pensent qu’au bonheur de leurs semblables, et le plaisir d’en rencontrer une, fait oublier entièrement la vue détestable de ceux, qui comme les diables ne sont heureux qu’en faisant du mal, C’est assez, revenons au Conomara.

Les bayes sures et profondes dont le pays est coupé, aussi bien que la liberté du débarquement sans crainte des commis, engagent un certain nombre de gens à venir s’établir sur les côtes for the smuggling business, comme on l’appelle tout