Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

souvent, avec une chere côte de plus. Il y a dans la ville, un certain ci-divant Prêtre Catholique, qui n’ayant pour vivre que les quarante livres Sterling, que la loi accorde aux Prêtres qui embrassent la Religion Anglicane, augmente son revenu en faisant des mariages à l’Ecossaise.

Le matin, les jeunes personnes, chargées cinq ou six sur un Car, les jambes pendantes, s’en vont rafraichir leurs appas dans la mer, à deux milles de la ville ; le soir lorsqu’il n’y a pas d’assemblée, elles vont de boutiques en boutiques, marchandant, riant et causant avec leurs amis, qui se trouvent sur le chemin. Le séjour de Galway doit être pendant trois mois de l’été pour bien des jeunes gens, un véritable pays de Cocagne, aussi l’on m’a conté Qu’-

  Un jour devant nombreuse compagnie,
  Certain mari vantait le temps heureux
De sa jeunesse ; " alors, j’étais digne d’envie,
Disait il, " bon vivant, sémillant et joyeux, "
" Les Dames m’adoraient, aussi j’ai dans ma vie,
" Fait plus de cent Cocus " ... lors avec modestie,
Sa femme d’un ton doux, répartit au chrétien,
" Mon cher Epoux, qui dit trop, ne dit rien :
" Moi je n’en n’ai fait qu’un, mais certes il l’est bien."


Il y a cependant des demoiselles qui sans s’en appercevoir vieillissent dans cette bonne ville, et qui s’en vont boutiquant, dansant et se baignant dans la mer, jusqu’à l’age de raison de cinquante ans et plus : mais je suis bien sùr qu’elles