moyens pour faire travailler les mendians, et empêcher les fous de courir dans les rues. Un marchand de vin m’a donné cette raison du peu d’activité du commerce dans cette ville, et m’a vraiment dit de bonne foi, " avant que la France sut préparer le vin, c’était à Galway qu’on le faisait ;" " comment," lui répondis-je, " je n’imaginais pas que vous " eussiez jamais eu de vignes à Galway ?" " oh ! non," me répondit il, " mais en France, le vin était tout simplement le jus du raisin et on nous l’apportait à Galway, pour le rendre buvable ; malheureusement les marchands de Bourdeaux le préparent aussi bien que nous, et cela nous a coupé les bras."
On est fort peu accoutumé à voir d’étrangers dans ce pays, et l’on me fit l’amitié de me prendre pour un Cresus. Les gens avaient un telle envie de me faire payer les frais de la guerre que j’aurais eu bien de la peine à me loger, si Mr. Anthony Lynch, à qui j’étais recommandé, n’avait eu la complaisance de m’offrir un lit dans sa maison.
Lough Carrib, qui se décharge à Galway, peut avoir trente milles de long, et je suis bien convaincu, qu’avec une où deux ecluses on pourrait faire remonter les bateaux du port dans la riviere. Ce lac n’est encore formé, que par les pierres énormes qui se sont accumulées près de l’embouchure de la riviere, et par des tourbes à l’endroit où elle en sort. Il parait qu’il y avait autrefois un canal qui faisait le tour des anciennes murailles, et se jettait dans la baye ; il est comblé depuis longtemps, et l’on a bâti dessus ; puisqu’on ne veut pas faire à présent les frais d’un ouvrage pareil, on devrait