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pays et forment de grands lacs dans des endroits qui sont des prairies pendant l’Eté.

Il semblerait que tout ce pays, ait été lavé par les eaux de l’Océan dans quelque grande convulsion et que la terre qui le couvrait, ait été enlevée entièrement. On voit des plaines de sept à huit milles de long, sans le moindre vestige de terre et sans autre verdure que quelques noisetiers qui croissent dans les intervalles des pierres.

Ces lieux sauvages et retirés étaient communément ceux que les Druides choisissaient pour leur culte. On y voit deux de leurs autels ; c’est à dire des pierres énormes de vingt où trente pieds de long, sur presque autant de large supportées par trois pierres latérales de sept à huit pieds de haut. Je suis monté sur les deux : il est vraiment inconcevable comment ils ont été capables de placer de pareilles roches à une si grande distance de la terre et solidement établies, que je n’imagine pas qu’on put les jetter bas sans briser les pierres latérales qui les soutiennent.

On a conclu de ce que ces autels sont communément supportés sur trois pierres latéralles, que les Druides avaient du respect pour ce nombre et qu’ils y joignaient quelques idées d’une Trinité, comme les Bramines aux Indes. Je suis plus porté à croire, qu’ils n’y attachaient aucune importance et qu’ils plaçaient ces autels sur trois pierres par ce que l’opération était plus aisée, que sur un autre nombre : J’ai vu à huit milles de Dublin, sur la route de Bray, dans le Vallon de Bannan, Bannan’s Glin, une pierre pareille soutenue par quatre pierres latérales : le général Vallancey donne la représentation d’une autre soutenue par deux, et d’une