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maison où je rencontrai une de ces récéptions flatteuses qui font oublier les chagrins et la fatigue.

Il y a plus de choses curieuses sur cette terre, que dans bien des provinces et Mr. Taylor eut la complaisance de me les faire voir. A quelques distance, est un grand fort rond que l’on appelle, le palais de Dondorlass ; c’est là, dit on, que Goera roy de Connaught faisait sa résidence ; il n’y a pas le moindre vestige d’habitation comme aux autres ; ce palais n’était qu’à une petite distance, d’une ville fameuse qu’on appellait Ardrahan. Elle n’est plus à présent qu’un village, mais la tradition plus que l’histoire, rapporte qu’elle a été immense ; dans le fait si la largeur d’un chemin qui conduit à une ville peut donner une idée de son étendue, il est sùr que les traces encore éxistantes de celui qui y conduisait, donne lieu de croire qu’il était du double au moins plus large, que la grande route qui l’a remplacé ; à moins qu’il n’y eut des deux côtés, une avenue plantée d’arbres comme près des grandes villes, on ne voit pas à quel usage il pouvait servir. Ce chemin s’appelle en Irlandais, Bothar lean da nae mias — le chemin sur lequel on a suivi les plats, et l’histoire originale qui, dit-on, a donné lieu à ce nom, est assez curieuse.

Certain St. Macduagh, frere du roy, s’était retiré sur la montagne avec un Moine, pour y faire ses prieres : au bout de deux jours, le Moine qui n’était pas si fort occupé de ses dévotions, qu’il n’entendit avec douleur les gémissemens de ses entrailles, commença à murmurer et dit au saint : " ne déplaise à votre sainteté, vous m’avez conduit sur cette montagne déserte pour y mourir de faim ; je sais que