Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

c’eut été pour vous ! les belles remarques que vous eussiez pu faire sur la forme et la grosseur des jambes et des cuisses . . . je serai plus discret que vous, Monsieur Twiss, et je ne ferai point part au public, de ce que la Vierge me fit voir ce jour là.

Il y avait à quelque distance un bon humain, qui me voyant étranger, s’approcha de moi : je lui demandai à quoi l’eau de la fontaine était bonne ; " ah ! Monsieur me dit il, " à tout ; l’aveugle s’en retourne en marchant, le boiteux en parlant et le sourd en voyant. Si vous avez quelques infirmités, faites seulement sept fois le tour et vous verrez ce qui en arrivera."

Je n’avais pas besoin d’en faire l’expérience par moi-même pour voir ce qui aurait pu en arriver, car aprés le pélerinage lorsque ces pauvres gens vont se laver dans la fontaine, j’ai vu plus d’un genou écorché et saignant. Au fait cependant, si cette pénitence sévere peut prévenir des fautes, par la crainte du mal que les cailloux pourraient faire. Qu’importe ? je suis de ces gens, qui croyent préférable de prévenir le crime par des sottises, que d’être obligé de le réprimer après, par le glaive de la justice.

________