Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

déterminés de la Créature. On fut obligé d’envoyer des troupes contre eux avec du canon, mais la distance du rivage etait un peu considérable, et d’ailleurs on ne voulait pas venir à la derniere rigueur ; on fut obligé de les affammer, et ils ne se rendirent que le quinzieme jour, après une capitulation honorable.

Je passai ce jour là, chez Mr. H. Brady à Tomgrany, qui est un assez joli village, situé au fond de la baye dont j’ai parlé ; on découvre de là plusieurs isles dans le lac, entre-autres celle que l’on appelle l’Isle Sainte, où l’on voit une tour ronde très élevée ; il y avait aussi autrefois sept Eglises ; les habitans viennent toujours avec beaucoup de dévotion, faire des pélerinages autour des ruines ; les Catholiques du pays se sont réservés le cimetierre, et ne permettent à qui que ce soit parmi les protestans, d’y faire déposer ses os. Un homme riche de la paroisse menaçait un laboureur de l’en faire chasser..." oui dà ! dit l’autre, " j’ai plus de droits dans la paroisse que vous, car vous ne sauriez me priver de six pieds de terre dans l’isle Sainte, et avec toute votre richesse vous ne sauriez les y avoir. "

Traversant la ville ruinée de Mont-Shannon, je me rendis à Meelick, chez Mr. Th. Burk ; il y avait auprès de sa maison une Abbaye dont les ruines sont encore regardées avec vénération ; on voit près de celles de la chapelle, une espèce de célulle en pierre fort singuliere, et dans laquelle, tout ce qu’un homme peut faire, est de s’y retourner ; cela semble avoir été un confessional. Au dessus d’une tombe, il y a une pierre creusée quarrément, pleine d’eau du ciel et qui a dit on