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très difficile, et donnerait de plus à l’Irlande deux cents mille arpens de terre.

Les premiers pas pour la civilisation d’un pays, c’est de couper les bois, de déssécher les marais, de creuser le lit des rivieres, et de donner du cours aux eaux stagnantes ... les gens de ce pays, ont assez bien réussi dans le premier article pour n’avoir pas laissé de quoi faire un cure-dent dans bien des endroits : à peine ont ils commencés à s’occupper des autres.

On voit près de Killaloe un de ces forts ronds qui sont si communs en Irlande : on appelle celui-cy, O’Bryan’s Palace: la tradition rapporte que cet O’Bryan Bohrom, qui défit les Danois à Clontarf et périt dans la bataille, faisait ici sa résidence : il est assez bien situé pour la défense, et à l’endroit où la riviere sort du lac ; ce fort n’est pas si grand que plusieurs que j’ai vu, mais les parapets semblent plus élevés et les fosses plus profonds ; je ne scaurais concevoir qu’elle espèce de Palais, ou de demeure quelconque, on pouvait élever dans une enceinte pareille, à moins que ce ne fussent des baraques de planches, où des tentes.

Je suivis le côté de l’Ouest du Lough Derg, et m’accostai d’un honnête procureur, qui s’en allait gaiement mettre à contribution le pays d’alentour ; il me montra à quelque distance du rivage, une tour quarrée située sur un roc ; quelques Contrebandiers déterminée y avaient établie une distillerie pour éviter les droits ; ils s’y étaient barricadés et avaient même des armes avec eux ; aucun commis de la douane n’osait hazarder ses jours prétieux en approchant de ces amis