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si j’avais pu sauter à pieds joints par dessus les villes, je l’aurais fait de tout mon cœur : l’hospitalité y est trop cérémonieuse et quoique dans le cours de la vie, il ne soit pas trés désagréable de rencontrer quelques fois de la cérémonie : pour un pélerin comme je l’étais alors, elle est fort gênante. Je serais cependant injuste si je ne reconnaissais le traitement aimable, que je reçus du Doyen Crosbie, pere de cette femme trop jolie, que je rencontrai comme, le poëte Young, de l’autre côté des tombes. Le général Walsh aussi, me voyant embarrassé pour trouver un logement, à cause des courses, eut la bonté de me recevoir dans sa maison.

Je fus obligé à Limerick de renouveller entièrement ma garde-robe : elle ne consistait, comme à mon départ de Dublin, que de mon habit et ce qui pouvait être contenu dans deux bas de soye, dont j’avais coupé le pied. Quoique mon bagage ne fut pas très considérable, je ne manquais cependant de rien et j’avais le moyen de paraitre en société, aussi bien vêtu que les autres.

Pour l’instruction de futurs voyageurs à pied, il me prend la fantaisie de détailler mon bagage. " Un sac à poudre fait avec un gand de femme, un razoir, du fil, des éguilles, des ciseaux, un peigne dans une paire d’éscarpins de bal, une paire de bas de soyes, une culotte d’une étoffe assez fine pour n’être pas plus grosse que le poing lorsqu’elle était pliée : deux chemises tres fines, trois cravattes, trois mouchoirs et l’habillement de route. Tout ceci était divisé en trois paquets ; savoir, les deux bas de soye qui servaient de sacs, et un autre dans lequel était les souliers. Mon habit