Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

j’ai souvent pensé, que l’on pourrait aisément prévenir cette incommodité en établissant une petite maison d’industrie, où l’on put forcer les Mendians à travailler.

Il ne serait pas très difficile, de joindre le lac avec la mer par un canal, que l’on pourrait conduire dans la baye de Kinmare, ou en creusant le lit de la riviere dans celle de Dingle. Si l’on pouvait le faire aller à celle de Kinmare, cela vaudrait infiniment mieux ; elle est plus sûre et beaucoup plus profonde que celle de Dingle qui est sablonneuse ; d’un côté comme de l’autre, on n’aurait que sept à huit milles à creuser et cela donnerait beaucoup d’importance à la ville et au pays du voisinage, en y jettant quelque commerce.

Je m’accostai sur le chemin de Tralee, d’un homme qui me montra trois vieux chateaux, qui avaient appartenus à trois freres, qui étaient les maitres du pays et qui en avaient été chassés par les Anglais ; Je lui demandai pourquoi on les en avait chassé, " c’est dit-il, " qu’ils n’étaient pas les plus forts ! " Voila ce qu’on appelle un argument ad hominem.

Tralee est une assez jolie petite ville, et qui ne manque pas de commerce ; ses côtes, jusqu’au de là de Limerick, étaient autrefois la résidence principale des Danois qui ont laisse presqu’à tout pas, de ces forts ronds que les habitans appellent RathLiss : il y en a quatre, à deux cents pas l’un de l’autre, près l’embouchure de la riviere dans la baye de Tralee. Cette ville est assez fréquentée en été, par les baigneurs et les gens qui viennent boire les eaux minéralles à un mille où deux.