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de large ; elle est partout très profonde, mais éxcépté près de la ville, elle est entourée d’un pays stérile, montagneux et pleins de rochers, au milieu desquels cependant on trouve de tems à autres des positions charmantes ; Mr. White eût la bonté de me conduire dans son bateau au port de Glangariff entre Bantry et l’isle de Bear, à-peu près à égale distance ; il n’est rien d’enchanteur comme ce petit coin recullé : le port qui est une branche de la baye, est semé de rochers qui sont couverts d’arboisiers et de plantes de toutes éspéces ; je me rendis avec lui dans l’intérieur des terres, à une petite maison, qui lui appartient, et je vis avec surprise la vallée la mieux boisée et la plus romanesque au milieu des rochers et des montagnes arides ; les plantes croissent avec tant de vigueur que j’ai vu d’assez gros chênes où arboisiers, croitre dans la crevasse d’un rocher, où on n’aurait pu faire entrer le doigt ; il faut qu’ils tirent toute leur subsistance de l’humidité de l’air.

Entre Glangariff et Bear baven, on voit une cascade très élevée qui tombe presque perpendiculairement, d’une hauteur prodigieuse de la montagne que l’on appelle, the hungry Hill, la montagne affamée, non sans raison ; l’isle de Bear, où les Français se sont arrêtés quelques jours, est à l’embouchure de la Baye et quoique assez large, elle est peu habitée. Ce n’est qu’une masse de montagnes et de rochers. Whiddy est une autre isle au fond de la baye, pas si large à beaucoup près, mais très productive et où se trouve le meilleur terrain du pays. On y voit dans différents endroits, des murailles que l’on avait érigées afin de s’en servir pour tirer de l’huile des Sardines,