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L’on peut voir dans ces opinions, qui sont certainement connues du gouvernement, la cause véritable de la continuation de la guerre. Que ferait-on de cette foule de soldats après la paix ? il faudrait les nourrir et peutêtre les combattre ; or les victoires et les défaites, en envoyent beaucoup dans l’autre monde : de plus en continuant la guerre, le gouvernement républicain affaiblit considérablement ses voisins et lorsqu’on fera la paix, car il faudra bien que cela finisse par là, les nations voisines feront si épuisées qu’elles ne penseront de longtemps à le troubler dans ses opérations, qui seront devenues infiniment plus aisées par la disparition des trois quarts des soldats.

Je remarquai cependant parmi eux une fureur aveugle et point raisonnée contre les Emigrés ; on les accuse de bien des choses aux quelles ils n’ont jamais pensé ; on leur reproche surtout de porter les armes contre la France. Comme si la plupart des Emigrés après la premiere campagne, n’avaient pas été obligés de se soumettre à une requisition plus despotique encore que celle de Robespierre, la requisition du besoin, qu’ils ne pouvaient éviter comme celle de France, en se cachant dans les caves. Mais enfin la paix, la paix ... un jour le malheur unira tout le monde et ne laissera à tous les partis que le pouvoir de pleurer sur les maux passes et de tâcher de réparer en commun ce que la division et la fureur ont fait detruire ! Dieu le veuille ! mon seul souhait est de voir un jour cette réunion s’accomplir. En attendant, la plupart des officiers et soldats républicains combattent pour la république, parce