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pauvres, être obligés de recevoir l’eau qui tombait des toits après la pluie, où la prendre dans le ruisseau des rues. Cependant il est peu d’endroit aussi aisé à fournir d’eau que Cork, par les hauteurs qui l’entourent : il y a même une fontaine à un mille à peu près, que l’on appelle the Sundays well, qui m’a parut suffisante pour le maintien d’une fontaine publique au milieu de la place. L’eau qui suplèe les maisons particulieres est tirée du lit de la rivière, un mille au dessus de la ville ou elle cesse d’être salée. Eût-il donc été si difficile, de faire pour le public ce que l’intérêt a fait faire pour quelques individus riches.

La saleté des rues dans le milieu de la ville est honteuse, et comme si ce n’eut pas encore été assez et qu’on eût voulu empêcher le vent ou le soleil, de sécher les ordures, les deux bouts de la rue sont terminées par des prisons, qui les ferment entièrement et empêchent l’air de circuler.

Le marché au bled d’une ville aussi considérable doit être naturellement bien fréquenté ; on l’a placé au premier étage et la foule n’y peut parvenir que par un escalier large de deux où trois pieds exposé à la pluie et pour comble, dont les marches ont si souvent été foulées, qu’elles sont presqu’entièrement usées et sont très glissantes. On croirait du moins, qu’il ne devrait y avoir sur cet escalier, que les personnes qui vont où qui viennent de la halle ; les mendians les plus dégoutans se sont emparés du côté de la muraille, et assaillent les passans de leur cris en leur présentant une écuelle où un sac, dans lesquels ils sont presque obligés de jetter une poignée de farine.... J’ai vu une pauvre femme tomber du haut