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que l’union put prévaloir dans l’assemblée, et que cette époque fut à jamais mémorable pour le bonheur et la prospérité de la France ! " C’est le souhait de mon cœur, dit il, le désir le plus ardent de mes prières, en un mot, la récompense que j’attends, pour la sincérité de mes intentions, et l’amour que j’ai pour mon peuple. Il donna aussi à entendre, que l’ésprit public était en fermentation, qu’un trop grand désir d’innovation s’en était emparé, mais, ajoutait il, les états généraux, n’écouteront " d’autres eonseils, que ceux dictés par la sagesse et la prudence, et leur déliberation, répondront pour les vrais sentimens d’une nation généreuse, dont l’amour pour son roy, a toujours été le trait le plus marqué."

Le garde des Sceaux, Mr. de Barentin, expliqua alors plus en détail, les intentions du roy, quoique dans un discours tres abrégé, parla beaucoup d’une monarchie modérée égallement éloignée du despotime et de l’anarchie républicaine, mais ne dit mot concernant la maniere, dont les délibérations feraient prises.

Necker fuivit, et débita un long etallage d’éxpressions verbeuses et déclamatoires, mélés comme à son ordinaire, d’apostrophes sentimentales ; son grand et rare mérite aussi, ne fut point oublié, ni sa vertu, &c. &c.

Il évita avec soin, de parler d’aucune matiere politique, et dans l’allusion qu’il fit, pour la question éssentielle des chambres féparées où réunies, il fut encore plus ambigu qu’il l’avait jamais été. il en dit assez, pour déplaire au tiers, qui en attendait une décision précise en sa faveur, et