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Il est impossible à présent, de plus avoir de doute sur le véritable auteur de cette sédition. On fait, que ce furent les agens du Duc d’Orléans, qui payerent et ameuterent la populace dans cette occasion ; il paraît que son intention était de connaitre, les efforts que l’on pouvait attendre d’elle, et si les troupes étaient aussi bien disposées qu’on le désirait, afin d’achever de les corrompre, si cela paraissait nécéssaire.

Quoique les gardes Françaises, eussent refusés de faire feu dans le commencement, qu’on eut même été obligé de casser à leur tête, un des sergens qui les commandaient, ils avaient cependant finis par obéir ; cette disposition ne paraissant pas encore assez favorables aux vues du prince ; ses agens surent si bien les travailler sous main, que deux mois après ils furent tout autant à leurs ordres, qu’ils purent le désirer.

Le jour marqué, pour l’ouverture des états généraux arriva enfin. Elle se fit avec toute la pompe imaginable : le roy et la reine, assis sur un thrône, étaient entourés des princes du sang, à l’éxception du Duc d’Orleans, qui affecta de préférer le siége qu’il avait dans l’assemblée, comme député de son bailliage, à celui auquel sa naissance le méttait en droit de prétendre.

Les herauts d’armes, ayant proclamé l’ouverture des états généraux, le roy prononça un discours paternel, dans lequel après s’étre réjoui, de se trouver au milieu de ses sujets fidelles, dans une assemblée, dont ses prédécésseurs avaient négligés d’entourer leur personnes ; il expliqua les besoins de l’état, exprima les souhaits les plus ardens, pour