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tout le monde raisonnait, se croyait philosophe, et non seulement prétendant au droit de publier ses rêveries, mais encore à celui d’employer toute espéce de moyens pour les mettre à éxécution.

Nos peres, n’étaient qu’une foule idiots qui ne connaissaient pas les droits de l’homme, et dont tous les établissemens n’étaient qu’un amas confus de sottise et de ridicule, que l’on disait urgent, non seulement de réparer, mais même de renverser de fond en comble ! que faire, disait-on, d’une vieille maison, qui tombe en ruines de tous cotés et dont toutes les fournitures ne sont plus de mode. On ne se donnait même pas la peine de penser, qu’il était à propos de conserver un pavillon pour se loger, dans l’intervalle de la batisse et du démolissement, afin de pouvoir être à couvert en attendant la perféction du nouveau batiment.

Chacun ne s’occupait que de ces idées chimeriques et plaçait le bonheur complet de la nation dans leur accomplissement ; on parlait beaucoup de tolérance, cependant on ne voyait pas d’un oeil tres tolérant, ceux qui trouvaient que la religion, les loix telles qu’elles, le gouvernement et même les distinctions établies dans la société, devaient être réspéctés : qu’en un mot, nos peres n’étaient pas tout à fait des fous, qu’ils avaient souvent raisonnés fort juste et avaient fait des établissemens tres utilles.

On leur reprochait avec ironie, d’avoir des idées gothiques, dont il était à propos de se défaire, et quelques fois même on leur faisait sentir, qu’en cas qu’ils fussent opiniatres,