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RETOUR DU PARLEMENT, LES ETATS GENERAUX,
SOTTISES, FOLIES, CRUAUTES, FAIBLESSE.


La situation du roy, était alors vraiment à plaindre, il avait fait tous les sacrifices qui étaient en son pouvoir, il avait offert à ses sujets un plan de gouvernement, où la liberté individuelle et publique étaient respéctées, il avait adouci les loix criminelles, affranchi les protestans de loix gènantes, parlait d’abolir la corvée, la taille, la gabelle, et de reculer les barrieres jusqu’aux frontieres ; cependant il voyait les provinces se soulever, les factieux s’éfforcer de noircir son caractere, en le peignant sous les couleurs les plus odieuses, et les parlemens se refuser à toutes ces demandes.

On ne saurait nier toutes-fois, que la principale source des maux de la France, ne vienne de son caractere irrésolu et facile, qui le portait à abandonner ses projets, après la moindre opposition, avec la même promptitude qu’il les avait adoptés.

Les ministres aussi, qui avaient sa confiance, et qu’il n’avait choisi cependant, que d’après la voix du public, ne servirent pas peu, par leurs manieres hautaines, à lui faire des ennemis, et ensuite par leurs intrigues secrétes à amener cette révolution, dont quelques uns ont été les chefs.

La plupart des pairs, refuserent de sieger dans la cour pleniere, il n’y avait pas d’alternative, il fut obligé d’y renoncer. Le malheur était, qu’ayant été annoncé avec trop de hauteur, le roy ne pouvait revenir sur ses pas, sans avilir son