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lui parlait de quelques améliorations, il répondait mon pere et mon grand pere, ont bien vécus de cette maniere, pourquoi ne le ferais je pas moimême.

Les propriétaires, malgré tous leurs efforts, n’avaient jamais pu introduire, la culture des pommes de terre en Bretagne, les paysans répondaient communément, qu’elles étaient à peine bonnes pour les cochons * ; ils manufacturaient eux mêmes, presque tous les articles dont ils pouvaient avoir besoin, et avaient le droit d’avoir des armes chez eux : ils étaient tres attachés à leur seigneur, et il arrivait souvent que la famille d’un métayer, était de pere en fils dans la même ferme, depuis des deux ou trois cent ans.


Dans une année de disette, mon pere planta en pommes de terre, une grande avenue et quelques allées de son jardin, et les distribua ensuite dans de grand sacs aux paysans et aux pauvres qui se présenterent ; ces bonnes gens regarderent cet acte de bienveillance come un affront, et la plupart jetterent le sac et les pommes de terre dans les fossés du chateau.


La province avait près de 90 lieus de long, plus de 260 mille, et variait dans sa largeur depuis 25 lieus jusqu’a 60. Par le dernier dénombrement des états, on trouva plus de dix huit cent mille habitans : elle faisait un commerce tres étendu, jouissait de la plus grande liberté tant publique qu’individuelle, était modérément taxée et sagement gouvernée ....... les novateurs lui ont fait perdre tous ces avantages précieux, par la révolution : ...... cela suffit pour expliquer les éfforts terribles, mais trop tardifs, qu’elle a fait pendant plus de trois ans, pour secouer leur joug.

On pourra demander, coment en ce cas, le peuple de Bretagne