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habiter son palais royal, et que même souvent il faisait des bassesses pour en avoir, on le représenta habillé en chiffonier, chargé d’une hotte, et au bas le Duc d’O*****s, cherchant des Loques à Terre. Ce jeu de mots assez ingénieux, fit rire tout Paris à ses dépens : Ses orgies aussi n’étaient point ménagées dans les satyres du tems ; on le représentait comme la sentine de tous les vices, sans aucune vertu où qualité aimable, qui put les rendre moins dégoutans. Il était donc tres naturel, de supposer qu’un tel prince par motif d’ambition où de vengeance, se prêterait volontiers à ce qui pourrait le conduire, à satisfaire ses vues criminelles.

D’après ce petit préambule, il ne doit plus paraitre si surprenant, de voir le Duc d’Orleans à la tête des représentations et des oppositions les plus violentes contre la cour, en un mot à la tête du parti populaire : ni d’entendre de toutes parts les louanges outrées, d’un homme que la cour aussi bien que toute la nation, regardait quelques mois auparavant, avec le plus profond mépris.

Le principal obstacle, était l’ésprit intéréssé, ou plutôt l’avarice connue du prince, mais que ne peut l’ambition et le désir de la vengeance : on scut si bien, lui faire entendre raison à ce sujet, que la seconde année de la révolution, son immense fortune de plus de quatre vingt millions, ou près de trois millions quatre cent mille livre sterlings fut presque entierement épuisée, par les dépenses sécretes de ses intrigues, qui si elles ont renversé la monarchie, l’ont aussi