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l’éffet étonnant, que l’éxécution de cet ordre, produisit sur l’ésprit du peuple, et même sur les soldats, qui commençaient déja, à montrer ces dispositions inquiettes, dont depuis, les novateurs ont si bien scus se servir, pour l’éxécution de leur déssein, et la ruine de la monarchie.

Il semble que la cour, fit dans ce moment quelques démarches secréttes pour obtenir du chatelet, (le premier tribunal subalterne à Paris) cet énregistrement si désiré et qui avait été refusé si obstinément, par tous les parlements du royaume. Le chatelet peu de jours après, déclara qu’il était vivement afligé des abus d’autorité, éxercés contre les différentes cours de magistrature, et qu’il ne consentirait jamais, à enrégistrer aucuns édits, donnés par la cour à ce sujet.

Les pairs aussi, présenterent eux mêmes au roi, un papier dans lequel il témoignaient le chagrin avec lequel ils se trouvaient obligés d’approcher sa majésté, mais que c’était un devoir dont ils ne pouvaient se dispenser, vù l’état alarmant des affaires public, et le mécontentement qui prévalait parmi les gens de tous rangs ; qu’ils présentaient leurs opinions à sa majésté, avec les sentemens de la Loyauté la plus pure et éspéraient, que dieu la porterait, à les considérer mûrement et à laisser les choses sur le pied, où elles avaient été pendant si longtemps à la satisfaction générale : que c’était le seul moyen, de prévenir une altération inévitable, dont il était aussi aisé de prévoir les conséquences funestes, tant pour lui même, que pour son peuple.

La cour ordonna péremptoirement au chatelet de se taire