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Ce sont aussi ces orgies d’un peuple ivre qui ont plongés l’Europe entiere dans les horreurs d’une guerre désastreuse, ont accumulées les massacres dans l’intérieur du royaume et malgré l’apparence brillante de ses succès, ont fait de toute une grande nation, un peuple de malheureux.

La populace ivre de joye, courut les rues en frénétique pendant plusieurs jours, et sous prétéxte d’éclairer la fête força plusieurs boutiques d’épiciers et s’empara des flambeaux et de toute éspéce de matiere inflammable, puis continua de courir à la lueur des torches.

Un parti prit dans sa tête, d’arrêter les passans devant la stature d’Henry quatre, de les forcer à boire à sa santé puis à donner quelque argent pour la continuation de la fête : aurait on jamais du penser que trois ou quatre ans après, les mêmes gens, devaient faire un canon de cette statue, d’un roy si justement chéri.

Ceux qui refusaient de se soumettre à ces idées bizarres étaient insultés, traités avec le dernier mépris et même je me rappelle avoir oui dire, que différentes personnes furent arrachées de leur voiture et forcées par le peuple, à se mettre à genoux devant la statue et à prononcer à haute voix une réparation d’honneur et un panégyrique, qu’un deux leur dictait.

Un Anglais ayant ainsi été obligé, de sortir de sa voiture et de faire sa révérence au cheval de bronze, gagna l’amitié du peuple, en disant après que la cérémonie fut finie ; " Si jamais vous venez à Londres, je vous attends à la statue d’Elisabeth. "