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pu s’entendre sur les préliminaires de leurs opérations. Une parfaite intelligence aurait dû naitre du seul amour de la patrie, et une funeste division jette l’alarme dans tous les esprits. Je veux le croire, et j’aime à le penser, les Français ne sont pas changés, mais pour éviter de faire des reproches à aucun de vous, je considere que le renouvellement des États Généraux après un si long terme, l’irritation qui la précédé, le but de cette convocation, si différent de celui qui rassembloit vos ancêtres, les restrictions dans les pouvoirs et plusieurs autres circonstances, ont dû nécessairement amener des oppositions, et des prétentions éxagérées.

Je doit au bien commun de mon royaume, je me doit à moi-même de faire cesser ces funestes divisions. C’est dans cette résolution, messieurs, que je vous rassemble de nouveau autour de moi ; c’est comme le pere commun de tous mes sujets, c'est comme le défenseur des loix de mon royaume, que je viens vous en retracer le véritable ésprit et réprimer les atteintes qui ont pu y être portées.

" Mais, messieurs, après avoir établi clairement les droits respectifs des différens ordres, j’attends du zéle pour la patrie des deux premiers, j’attends de leur attachement pour ma personne, j’attends de la connoissance qu’ils ont des maux urgens de l’état ; que dans les affaires qui regardent le bien général, il seront les premiers à proposer une réunion d’avis et de sentimens, que je regarde comme nécessaire dans la crise actuelle, et qui doit gérer le salut de l’état.

Après ce discours, le garde des sceaux lut la declaration suivante :