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fort étonné d’apprendre dans les papiers, les détails de cette campagne tels que les Prussiens l’avaient faite, ainsi que les petites rencontres auxquelles on donnait le nom de bataille, et dont à peine jusqu’à lors j’avais eu la moindre idée. Bientôt nos cantonnement furent fixés, et on nous dispersa dans les petites villes et villages aux environs de Maestricht.

Ayant promis de dire quelque chose du siege que ceste ville fut obligée de soutenir quelques tems après, et auquel les émigrés ont en tant de part ; je crois devoir placer ici le peu de détails que j’ai eu à ce sujet. Quoique depuis l’arrivée des républicains à Liége, on eut mis la ville dans un certain état de défense : elle était cependant, loin d’être aussi bien garnie de troupes, de canons et de munitions qu'elle aurait dù l'être.

Un très grand nombre d’émigrés, se fiant sur la paix de la Hollande avec la France, avaient soufferts patiemment que les républicains entourassent le territoire de la ville et que toutes communications fussent interrompues. La France quelque temps après, declara la guerre à l’Angleterre, et à la Hollande, et ils se trouverent entourés, sans aucuns moyens d’echapper.


en fort bon état et n’avait que cinq ans, fort et même assez joli ; après s’être étonnés de le trouver aussi bien conservé, ils n’avaient pas honte de m’en offrir un où deux louis, tout sellé et bridé. Dans le fait, grand nombre d’émigrés, n’ayant pas même de quoi subsister, avaient encore bien moins de quoi faire vivre un cheval, et étaient bien aises de s’en débarrasser à quelque prix que ce fut ; heureusement n’étant pas réduit si bas, je les écoutais en riant faire leurs offres, et ils venaient m’importuner à chaque quart d'heure, m'offrant quelque chose de plus ; ils monterent jusqu’a six louis, et m'assurerent qu’ils n’avaient pas payé un seul cheval si cher, depuis la retraite.