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rien derriere eux, tandis que les Prussiens observaient la plus éxacte discipline. Voici le fait purement et simplement, tel que tous ceux qui ont fait cette campagne, l’ont vu aussi bien que moi.

Les Prussiens n’avaient point d’ordinaires fixes, ils vivaient comme ils pouvaient, un jour mourant de faim, et l’autre mangeant trop, pillant sans miséricorde amis et ennemis. Les Autrichiens au contraire, vivaient en ordinaire réglé, suivaient la plus éxacte discipline, et par conséquent ne passaient jamais comme les Prussiens d’un excès à l’autre. Quoique les émigrés ne fussent pas fournis à une discipline aussi éxacte, ils vivaient cependant entre eux, et le vieux point d’honneur, ne leur aurait pas permis de faire aucun pillage où dégat, du moins publiquement ; cependant je ne prétends point dire, qu’il n’y eut pu de désordre parmi eux ; mais seulement, qu’il n’était pas poussé au point qu’on a voulu le faire entendre, et que ce qui en éxistait, était la suite très naturelle de leur position critique.

Nous traversames pour nous rendre à Longuion, des montagnes, des vallées et des bois obscurs, par des chemins larges de cinq où six pieds, au milieu de gorges étroites, où deux cent hommes auraient pu arrêter une armée. On avait placé quelque troupes Autrichiennes, avec du canon sur une hauteur dominant la vallée dans laquélle la forteresse de Montmedy est située, et notre passage ne nous fut point disputé.

Quoique la retraite des émigrés, annonça assez clairement que les Prussiens ne tarderaient pas à les joindre : cependant