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Ce projet allait être mis à éxécution, rien n’avait encore transpiré : les raisons données pour le changement de cantonnement du prince de Condé, semblaient crues de tout le monde. Les soixcente jeunes gens avaient été instruits de leur affaire, et étaient même déja partis pour la mettre exécution ; les autres dispositions avaient aussi été prises, lors qu’il arriva tout à coup, un courrier de l’empereur, au prince de Condé, avec défense formelle de rien entreprendre de pareil, sous peine d’encourir son tres grand déplaisir.

Ce fut avec peine, que l’on se détermina à obéir, mais enfin il le fallut, et l’on fut obligé d’envoyer quelqu’un, jusques sur le pont, pour arrêter les jeunes gens, et leur dire de retourner sur leur pàs.

Il est possible, que je ne raconte pu tres éxactement tous les détails, mais je puis du moins assurer, que c’est ainsi qu’ils m’ont été rapportés, par différentes personnes qui devaient y jouer un rôle.

L’empereur, dit-on, donna pour raison que la guerre n’étant pas déclarée entre la France et lui, ce serait un acte d’hostilité de sa part. Dans, ce cas, pourquoi n’avoir pas fait cette remarque, avant de faire sortir le prince de Condé de ses cantonnemens : et comment c’eut il été un acte d’hostilité de sa part puisque c’était le cardinal de Rohan, un Français, qui le recevait.


lettres aux têtes couronnées, mais elles en riront, parce qu’il sera bien démontré aux peuples de l'Europe, qu'il ne lui reste plus que l’idiome de la chevalerie ! bon jour mon cher pays croyez à mon amitié : ce sentiment par exemple, ne s’affaiblira pas, parce que vous avez autre chose que l’idiôme. Adieu. Ce 19 Decembre 1791.