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Français dénaturés, suspendez vos fureurs
Trop de sang a coulé .... les maux de la patrie,
Un jour (quoique trop tard) feront couler vas pleurs.

Puissiez vous, abjurant cet éxcès de furie
Aux pieds de votre roy, détester vos erreurs !
Puisse entre citoyens, l’accord bientôt renaitre !
Puissiez vous enfin, oubliants vos communs torts,
Loin de vous déchirer, réunir vos éfforts
Et forcer les mutins à n’oser plus paraitre.

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ETATS DES DIFFERENTES PROVINCES — PARIS — LE ROY A VARENNES — LE NOUVEAU SERMENT — EMIGRATION — MR. NECKER.


Après être resté quelques tems à Nantes, je pris enfin congé de mes amis, de ma mere, avec une secrette conviction que c’était la derniere fois que je les voyais ; j’arrangeai mes affaires, je fis même mon testament, et me munis d’une lettre de crédit considérable : mais l'enthousiasme, est une maladie qui se gagne et lorsque je fus sur terre etrangère, mêlé avec les autres émigrés je pris bientôt la même confiance et n’eus garde d’en faire usage, crainte de déranger ma fortune.

Il s’en fallait beaucoup, que les provinces voisines, eussent le même ésprit de mécontentement, que la Bretagne et le bas Poitou : au contraire à Angers, à la Fleche, on était suivi dans les rues, par des bandes de canailles criant à tue téte, le patriotique