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et qu’ils n’étaient pas plus disposés, qu’il ne le fallait à fraternizer.

De telles dispositions, étaient fort en faveur du parti royaliste, quelques uns des principaux habitant, firent dit-on, des propositions aux princes, qui étaient alors à Turin : ils ne parurent pas éloignés de les entendre ; cette ville pouvait offrir des ressources immenses, tant par sa richesse, que par sa population, et sa situation dans le voisinage des principales rivieres de France.

Une guerre civile dans ce moment, eut empêché la France de tomber dans l’état anarchique, où elle a toujours été depuis, les royalistes auraient au moins trouvé dans leur parti, un asyle contre la fureur de leurs assaillants, et elle n’eut jamais été si grande, s’ils avaient eu à combattre un parti à peu près aussi fort que le leur, et commandé par un prince du sang, à la famille duquel les peuples étaient accoutumés, à porter un respect profond.

On était assuré d’une grande partie de la garnison de Lyons, les habitans étaient assez bien disposés, un jour était donné pour que les gentils-hommes s’y rendisseut des provinces voisines ; les princes devaient sous un prétexte quelconque, se rendre à Chamberry, et arriver le soir même à Lyons, escorté d’un grand nombre : ils s’étaient même déja pourvus de chevaux, qui les attendaient à Carrouge. Le roy, informé de l’entreprise envoya un méssager au roy de Sardaigne, l’engageant à retenir les princes dans ses états ; les princes assure-t-on, reçurent aussi plusieures lettres de lui, pour les faire s’en désister ; il leur remontrait que