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car les fédérés arriverent bientôt et la farandole recommença. On voulut à Macon, à cause de la grande chaleur, profiter de la riviere, pour faire descendre les éstropiée et les malades : tous les soldats voulurent y aller, trois cent se précipiteront sur les deux bateaux qu’on leur déstinait, mais le poids les fit s’éfondrer au milieu de l’eau et ils eurent l’avantage de boire un coup et de prendre un bain ....

C’était un spectacle assez extraordinaire, de voir un régiment dans l’insurrection la plus compléte, envoyé pour mettre le bon ordre dans une grande ville ; cela produisit cependant ce bon effet, que les habitans épouvantés de leur pacificateurs, firent la paix d’eux mêmes et se réunirent pour les empêcher d’y entrer. Les officiers même, n’y furent pas reçus sans difficulté. On cantonna le régiment à Mont-luel, où les faiseurs le suivirent et lui firent faire quelques autres actes d’insubordination : ils forcerent entre-autre, un officier à se retirer, en le menaçant de lui faire un mauvais parti. L’ésprit des habitans de Lyons etait tellement changé, que lorsque le régiment, reçut ordre d’aller à Briançon, comma il fallait absolument passer par la ville, la milice nationale le reçut à une porte, avec deux pieces de canon chargées à mitraille, la méche allumée et le conduisit à l’autre de cette maniere, au milieu d’une haye de leurs gens, crainte qu’aucuns des soldats ne s’écarta.

D’après cette petite histoire, que j’éspere on voudra bien éxcuser, le lécteur peut voir clairement, que les marchands de Lyons aimaient encore plus leur richesses que la révolution,