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mais à la maniere dont les choses anllerent, il ne semble pas, qu’on put lui reprocher rien de pareil.

Dans ce moment critique, où l’on voyait, et l’on connaissait les efforts prodigieux, que les factieux faisaient à Paris, les troupes resterent dans l'inaction la plus compléte, et ne firent pas le moindre mouvement pour tacher d’appaiser le desordre, à l’exception de quelques patrouilles où détachements tres faibles qui parurent le premier jour. Dans ce premier instant de trouble et de confusion, la populace mal armée, aurait fui devant quatre hommes à cheval, si elle eut été persuadée, qu’on ne l’eut pas menagée. La seule force vraiment redoutable des Parisiens, consistait dans les gardes Françaises, dont on avait opéré la déféction après l’histoire de Réveillon.

Depuis les gardes Prétoriennes à Rome, les Janissaires à Constantinople, jusqu’aux gardes Francaises à Paris, tous les corps considérables de troupes sédentaires dans la capitale, ont absorbées les graces du souverain, n’ont presque jamais servies à la défense de l’état, et souvent à sa ruine.

L’assemblée nationale envoya le treize, une députation au roy, pour l’informer des troubles de la capitale, occasionés, disait elle, par les dernieres mesures de la cour, solliciter le renvoy des troupes, et comme si elle n’eut point été informé, de ce qui s’était passé à Paris, elle demanda la formation d’un corps respéctable de milice. Elle offrait, eu même tems, d’envoyer une députation de quelques uns des députés, pour porter à Paris la réponse favorable que l'assemblée éspérait recevoir de sa majesté, et aisi calmer les