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C’était pour tacher de se concilier la faveur du peuple, dont Necker était le favori, que le roy avait rapellé ce ministre, et l’avait mis à la tête du conseil ; il espérait que paraissant dirigé par les avis d’un homme, dont l’opinion était la même que celle des novateurs, il ferait cesser les plaines ét les murmures contre son autorité ; qu’il appaiserait sans coup férir, l’esprit séditieux, qui dominait la populace. Se voyant déçu dans ses espérances, de rendre la paix au royaume, par le sacrifice de ses opinions, de sa tranquillité, et même des plus grands priviléges de sa couronne, il parut enfin déterminé à employer d’autre mesure.

C’était une grande faute d’avoir rappelle Necker : peutêtre n’en était ce pas une moindre, de le renvoyer dans les circonstances présentes. Le roy lui ecrivit de sa main, le onze Juillet, que la situation des affaires publiques, éxigeait qu’il donnas sa démission et sortit du royaume, peu satisfait du reste de ses ministres, il les renvoya tous avec lui, et en choisit dont la loyauté et la fermeté connues, faisaient croire, que làs des tracasseries perpétuelles de l’assemblée, et de l'abus qu’on avait fait de ses bontés, il était enfin résolu de soutenir sa dignité, et à réprimer les factieux. ... La conduite que la cour tint, dans les troubles qui suivirent, ne fait que trop voir, qu’il changea bientôt de sentiment.

Longue la nouvelle de la démission de Necker, arriva à Paris, la consternation fut généralle ; il semblait que cet hipocrite emporta avec lui, le déstin de la France ! on ne parlait que de la ruine totale du royaume ! l’on disait, que les