ils pouvaient choisir, d’aller établir leur séance à Noyon où à Soissons et qu'alors, lui même irait à compiegne.
Les novateurs connaissaient trop bien,la force que leur donnait le voisinage de Paris, pour accépter cette proposition et en consequence, ils n’insisterent pas, pour le moment,dans leur demande.
Les gens modérés, croyant le roy résolu à faire exécuter la declaration de la séance royalle, pensaient qu’il avait fait venir les troupes pour prêter main forte, au cas que la populace se souleva, à la dissolution des états : leur turbulence était loin de les faire regretter, d’autant qu’on était convaincu, que la cour en convoquerait sur le champ de nouveaux.
Quant aux manoeuvres, aux plans d’attaque, et de déstruction de Paris, ceux mêmes qui en parlaient le plus étaient bien loin d’y croire.
Dans les circonstances présentes, où l’insurrection était prête à eclater de toutes parts : le ministere commit une tres grande faute, de loger les troupes nouvellement arrivées dans les villages voisins, et même dans les Fauxbourgs de Paris ; leur fréquentation perpétuelle avec les habitans, ne devait pas tarder, à leur faire adopter les mêmes sentimens ; aucune éspéce d’aprovisionement, n’avait éte préparé pour les soldats : ils manquaient de munition, d’argent, et même de pain, aussi la désertion devint bientôt générale, et ceux qui pouvaient s’échapper, étaient porté en triomphe au palais royal, où ils étaient régallés, et entendaient les déclamations impudentes, que les orateurs prêchaient à tout venans. On aurait pu éviter tous ces inconvénients, en les campant et les séparant entièrement des habitans.