Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les membres du tiers état, ne bougerent pas, quoique le grand maître des cérémonies, les somma de se retirer.

" Vous connaissez," dit il au president," les intentions du roy."

" Oui monsieur, s’ecria Mirabeau, nous connaissons les intentions, que l’on a suggéré au roy mais pour éviter toute équivoque et délai, je déclare que vous avez reçu des instructions pour nous faire quitter la place, vous devez demander des ordres pour employer la force, car le pouvoir seul des bayonnettes, pourra nous la faire abandonner." Et l’assemblée s’ecria unanimement, que telle était sa résolution.

Ainsi le masque était levé, le gand jetté, une révolte ouverte déclarée contre le roy ; après la maniere trop hautaine peutêtre, (vu les circomstances) dont on avait annonce cette séance, après surtout ces parolles remarquables de sa majéfté. " Si par quelque fatalité, et contre mes éspérances, vous m’abandonniez dans une entreprise si louable, seul je me considererai comme le vrai représentant de mon peuple, seul je ferai son bonheur ; je connais toutes les instructions, que vous avez reçu de vos comméttans, et je saurai employer pour les mettre à éxécution tout le courage et la fermeté qu’elles pourront éxiger !" pourait-on croire après ceci, que le roy changea tout à coup et céda à l’orage sans résistance.

Il ne fallait point se montrer de la sorte, où soutenir ce qu’on avait avancé : ou aurait du prévoir la résistance du tiers, et être résolu à faire usage de la force, si elle devenait malheureusement nécéssaire, et puisque les membres