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que du côté de la Suède, ce qui provient de l’élévation considérable de la dernière province de ce pays, que j’ai traversé. On coupait le blé cependant, quoique pas tout-à-fait mûr, et on le plaçait sur des piquets comme dans le Jämeteland.

Le sentier que je suivis après le passage de la rivière, était assez large, mais était aussi un abominable casse-cou de pierres, pareilles à celles dont j’ai parlé ; la descente était toujours également rapide. A un endroit appelé fals-elven (la chûte de la rivière), le torrent tombe de quarante à cinquante pieds perpendiculaires et fait une fort belle cascade. On a bâti un pont précisément dessus la chûte, mais on la voit mieux en dessous.

Je m’arrêtai à Biertra avec mes guides, chez un riche paysan dont je fus fort bien traité. On me plaça au bout de la table où mangeait la famille, et grâces à mes provisions, je fis un fort bon souper. On me fit coucher dans une grande chambre avec toute la famille. Celui des guides à qui les chevaux appartenaient, coucha avec sa sœur, suivant l’usage patriarchale de ces pays. La bonne femme avait suivi son frère à travers ces déserts, absolument pour voir ses amis, et n’avait cessé de tricoter tout le long de la route.