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Déjà le gouvernement de Norvège a fait prendre des plans à cet égard ; mais le désir d'accourcir le chemin, a fait préférer de passer sur les hautes montagnes. Je crois qu’en hiver ce sera très-dangereux. La route dont je parle n’est pas cinq milles plus longue que celle des montagnes, et beaucoup plus sûre. De Drontheim à Frözon, on ne compte guères en ligne directe que 25 milles, et la poste aux lettres est obligée à-présent d’en faire plus de deux cents ; elle passe par Christiana et par Stockholm.

Ces marais sont ce qu’on peut voir de plus horrible. À pied encore on peut se tirer d’affaire, quand on connaît le terrain, mais à cheval c’est très-difficile. Plusieurs fois, celui sur lequel j'étais monté enfonça jusqu’aux sangles, et on ne parvint à le tirer qu’avec beaucoup de peine. Les montées et les descentes à pic des ravins que l'on rencontre, sont particulièrement affreuses ; et ce n’était pas sans de grands efforts que je pouvais conserver mon équilibre sur le bât de bois qui me servait de selle.

Vôr-siö, que l'on rencontre au commencement de la vallée, est un petit lac : sur ses bords on aperçoit deux ou trois maisons, mais on le perd bientôt de vue, et celle du gros gibier, qui fréquente ces bois, peut ensuite seule récréer.