Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dérable, elle est tout au plus de deux cents pieds, si bien que l'on se trouve toujours dans les bois. Ici, comme presque par toute la frontière, on a suivi le cours des eaux, pour ligne de démarcation.

Si le général Armfeldt eût pris pour sortir de la Norvège le chemin par lequel j’y suis entré, il est certain que là tempête la plus violente n’eût pu produire un tel ravage dans son armée. Ce chemin pendant l’hiver, est semblable à tous ceux de la Suède. La nature semble avoir ménagé dans cet endroit une communication aisée entre les deux peuples ; les montagnes s’ouvrent, pour-ainsi-dire, et laissent un grand espace entre elles. Tout le pays est couvert de bois, et les marais que l’on est obligé de traverser pendant l'été, sont solides l’hiver. Pendant cette saison, on voyage au fond de la vallée, sur la rivière et sur le lac de Vör, d’où elle sort, puis après une demi-heure d’une montée et d'une descente peu rapide, on se trouve en Suède sur le lac Ayen et après sur celui de Kall, dans un pays couvert de bois et qui a quelques habitans. Il faut espérer qu’un jour les petites jalousies nationales disparaîtront assez, pour que les gouvernemens des deux pays pensent à faire ici une route.