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il est très-rafraîchissant, l’autre couvre la terre dans les bois.

Tous les gens que j’ai vus ainsi établis, vivaient dans l’aisance et avaient des familles très-nombreuses. Ils sont sans inquiétude, loin du monde, il est vrai, mais tranquilles et assez heureux.

Comme je me promenais le long du lac, je vis plusieurs gros oiseaux blancs qui semblaient effarés, voler au hasard, poursuivis par un épervier ; un d'eux tomba dans le lac, et ne put plus s’en relever. Il faisait si beau et si peu froid, que je profitai de la circonstance pour prendre un bain, et je fus chercher l’oiseau qui se trouva être une ruppa[1], qui me sembla assez grasse. C'est bien réellement un coup de bonheur pour un voyageur qui se dispose à passer les fiälles, dont les provisions ne sont pas considérables et qui cependant voudrait bien donner un morceau à son guide. Je fis rôtir mon oiseau à une ficelle, et ce fut du moins un bon souper.

Les maîtres du logis me firent un lit passable sur une table, en mettant une peau de renne sur un peu de paille. Le lendemain, je montai à

  1. Espèce de perdrix blanche qui habite ces montagnes.