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il est couvert d’îles de rochers sans presque aucune production. C’est sur ce lac que l’on voir réellement la nature aussi sauvage qu’elle peut être ; les hautes montagnes pelées qui le bordent, présentent un aspect plus horrible qu’aucun que j’aye vu. La ligne de démarcation entre les endroits susceptibles de produire du bois et ceux qui par leur élévation ne produisent plus qu’une mousse légère, est fort aisée a observer, et est par-tout à la même hauteur ; elle ne paraissait : guères être que quatre cents pieds au-dessus du lac, ce qui ferait à-peu-près au-dessus de la mer deux mille cinq cents pieds. La montagne appelée Aneskiuttan me sembla aussi élevée que celle d’Ôreskiuttan, ainsi que plusieurs autres qui l’avoisinent.

Je débarquai enfin à Ayen, chez un ny-bygare, qui est aussi établi là depuis trente ans, et qui s’est fort bien tiré d’affaires par les bestiaux qu’il élève. Il cultivait aussi quelque peu d’avoine ; on la coupait alors, quoique toute verte. Les fraises et les framboises ne croissent plus dans cette partie. Les seuls petits fruits qu’on voit encore dans ces bois, sont le niurtron et le blôberg. Le premier est un fruit jaune, qui croît dans les marais de la forme de la mûre sauvage,