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quod emendare non potes, deumque quo autore omnia eveniunt, sine murmure comitari[1]. Cela me sembla venir si à-propos, tant pour moi que pour les gens qui sont obligés d’habiter ces pays déserts, que je pris patience, comme à mon ordinaire.

Le directeur Sparreman qui m’avait reçu avec toute la complaisance possible, voulut aussi m’accompagner trois milles plus loin, et je m’embarquai avec lui sur le lac Kall. Nous débarquâmes de l’autre côté, pour voir une famille lapone établie dans son koya à un demi-mille de la paroisse de Kall. Le koya était précisément comme je l’ai décrit. La femme était seule au logis, et quoiqu’elle fuit pauvre, et à demi mendiante, elle nous reçut fort bien. Sur un signe que lui fit le directeur, elle sortit un moment et revint bientôt, parée dans tous ses atours ; ils étaient réellement fort propres et très-chauds. La jupe était de gros drap blanc, bordée de bleu, et le corset de belle laine bleue bordée de rouge ; le bonnet était aussi bleu bordé de rouge, et d’ailleurs est en tout semblable pour la forme à ceux des paysannes danoises près de Copenhague. Cette

  1. Le mieux est de souffrir ce que tu ne peux corriger et de recevoir sans murmurer toutes les choses que Dieu envoie.