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mis, qui m’adressa la parole et ensuite me dit qu’il était venu au-devant de moi, pour m’accompagner chez le directeur de la fonderie. C’etait un commis de la douane sur ces frontières. Dans les pays fréquentés on ne leur trouve pas cette politesse. Je fus très-sensible à son attention et j’en aurais été beaucoup plus reconnaissant, si ce n’eût été pour mon mat-säk qui n’était pas trop considérable, et que les sups fréquentes de ces messieurs menaçaient de mettre promptement à sec.

J'abandonnai ma cariole à Krok et je m’embarquai sur le grand lac Kall, avec mes deux compagnons. Sans mal-encontre nous débarquâmes à Gustaf-berg-bruck (fonderie de la mine de Gustave). Ce n’est réellement que depuis l’église de Kall à un quart de mille de l’endroit, où je m’embarquai, que l’on entre dans la Laponie du Jämeleland. Depuis Kall jusqu’à Wucku en Norvège on ne trouve plus d'églises : il peut y avoir douze milles de l’une à l’autre ; la population aussi est extrêmement bornée : on ne trouve plus que quelques maisons de ny bygarre (nouveaux habitans), comme on les appelle.

La plus haute montagne de la péninsule, formée par la Suède et par la Norvège, se trouve sur les bords du lac Kall. Elle se nomme Ôreskiutan et peut avoir cinq mille pieds de haut.