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n’étais pas seul, je ne pus pas me le permettre. Ces messieurs reçoivent ordinairement assez bien : il n’y a que le retour de la réflexion, qu’il faut que leur hôte mange, qui les gêne. On prend encore patience pour une personne, mais pour deux, on craint de voir épuiser dans un jour les provisions de plus d’une semaine.

Près de l’endroit où l’on passe la rivière, pour aller à Undersôker, est un petit fort, appelé jerpe skans. Celui-ci, outre le fossé, a une muraille de pierre, mais il est totalement abandonné. Depuis Mörsil, qui est agréablement situé sur un joli lac, on commence à rencontrer quelques Lapons çà et là ; j’en vis plusieurs avec leurs femmes ; les hommes habillés d’une tunique blanche, la poitrine découverte, et les femmes ordinairement habillées d’une peau de renne qui leur prend au cou et descend jusques aux talons. À dire vrai, celles que j’ai rencontrées n’avaient pas des charmes bien puissans, et cette peau de renne rapée, n’augmentait pas leurs attraits. Je causai quelque temps avec eux, et je satisfis à leurs demandes de sucre et de tabac. Les bonnes femmes recevaient le premier avec actions de grâces, et voulaient a toutes forces me baiser la main.

Au milieu des bois je trouvai un homme bien