Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’avait occupé l’armée suédoise ; mais comme son passage avait eu lieu en hiver, au printemps suivant il n’en restait pas de trace : on voit cependant encore la route que le général Armfeldt avait fait frayer pour le passage de l’armée dans le mois de juillet ; ce sont des morceaux de bois, placés les uns à côté des autres, sur des marais ; son artillerie s’ y fût sans doute perdue, s’il n’avait pas pris cette précaution ; le chemin est à présent impraticable et abandonné.

Considérant l’état de mon genou, et ne voulant point commettre la faute du général, je consultai les cartes du pays et les paysans, et je me mis en route devers l’endroit, où le passage me sembla le plus facile. Le colonel baron Hiertat, suivant l’usage du pays, voulut m’accompagner jusques chez le prêtre Berlin à Rödon ; j’eus de là le chagrin de voir au matin, les montagnes couvertes de neige ; c’était la seconde fois de l’année et l’on m’assurait bien, qu’à la troisième, la neige y resterait jusqu’au mois de juin de l’année prochaine.

Le major Tideman vint me prendre ici, et me mena à sa maison de Seter, où je trouvai plusieurs officiers du régiment de la province ; comme j'étais au moment de quitter le pays, il était simple qu’on me demandât ce que j’en pensais. Très-satis-