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deux pieds. L’épi est toujours tourné du côté du soleil.

On faisait alors la récolte, quoiqu’il s’en fallût beaucoup que le blé fût mûr ; mais les gelées des nuits obligeaient de se dépêcher, crainte de tout perdre. Les montagnes commençaient déjà à se couvrir de neige, et huit jours avant (le 22 aoust) 5 chèvres et autant de chevaux y avaient été gelés, avec le garçon qui les conduisait. Depuis ce moment on faisait quitter les montagnes aux bestiaux et rentrer dans les étables.

Il me fallut traverser un bras de Störsiü. Pour ne pas trop faire attendre les voyageurs, les bateliers ont placé, du côté d’où je venais, une espèce de télégraphe : on abaissa la planche, et une demi-heure après, les gens de l’autre bord vinrent me prendre.

Il m’est flatteur d’avoir à reconnaître l’accueil excellent que je reçus du prêtre Belin : à dire le vrai, je m’y attendais ; car suivant mon usage, je m’étais informé des paysans, de la manière d’être de leur pasteur. C’est une fort bonne coutume, et qui dans mes voyages m’a bien rarement trompé. Trois cents Lapons dépendent de ce pastorat Ils ont leur paroisse a quatre ou cinq milles, dans les montagnes voisines ; on les prêche en hiver, dans leur langue. L’église d’Ovicken