Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mauvais, mais celui des pauvres vicaires est bien misérable : il n’est pas de paysans un peu aisés qui ne soient beaucoup mieux.

Les femmes des prêtres s’appellent fru prostinnan (madame la prêtresse) ; il faut avoir grande attention a nommer toujours l’état de la personne à qui l’on parle. C’est par cette raison que les gens n’étaient pas contens de moi, et me regardaient avec dédain, parce qu’ils ne savaient pas quel était mon caractère. J’avais beau répondre a leurs demandes qu’il était fort bon ; cela ne leur suffisait pas : il fallait au moins pouvoir me saluer d’un herr corporal, herr magister ; un commis s’appelle herr secretär. C’est sur-tout les femmes, qu’il ne faut pas manquer d’appeler du titre de leurs maris, fru biskopinnan (madame l’évêquesse) fru clock mastarinnan (madame la marguillière).

De Sundsiö, je me rendis à Brunneflo, où je fus reçu par Mr. Väsel härad-höfding du canton et par le docteur Letterberg, qui en est le pasteur. Un nommé pehr Sundrin, paysan de la paroisse, a fait de grands progrès dans le dessin, sans avoir jamais en de maîtres. On lui a fait dessiner le tableau au-dessus de l’autel de la nouvelle église, qui ne manque pas de goût ; il