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qui me racontait cela, » elle dit la messe,j'espère, » » Non pas, dit l’autre, elle donne à un pauvre chapelain une quarantaine d’écus par an. » » Ah ! ah ! j’entends, c’est fort commode. »

Sundsiö, l’endroit ou je joignis la route, est joliment située sur un grand lac. Quoiqu’il ne fût pas tard, je fus fort aise de m’y arrêter, pour éviter la gelée, qui depuis le 20 août ne manquait pas de venir aussitôt le soleil couché. Les gästigfvaregörd, dans le Nord, sont toujours décens : on y trouve un lit propre ; et quand on a de bon rum et du pain avec soi, on n'y est point mal du tout.

Je rencontrai dans cette auberge un officier du régiment de la province, qui avait servi en France. Nous nous rapprochâmes bientôt, et la politesse du lieutenant Calvagen, pendant le tems que j’ai passé dans le Jämeteland, mérite bien que j’en fasse mention. Je désirai voir le pauvre vicaire de Sundsiö, qui dépend du pastorat de Bagsiö ; il voulut bien me mener à sa cabane. Le pauvre diable, âgé de soixante ans, vivait, avec sa femme et ses cinq filles, sur une rente d’à-peu-près cent rixdales (500 liv.), dans une maison qui n’avait que deux chambres, ou tout ce monde était accumulé. Le métier de pasteur en Suède n’est pas