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ment établie dans tout le Nord, même dans les villes. On se fiance plusieurs années d’avance ; le jeune homme, depuis ce moment, doit toujours être à côté de sa fästmö (fiancée), et est autorisé à bien des petites libertés que sans se gêner le moins du monde, il prend en public ; l’embrassant très-souvent sur les mains et sur la bouche, et quelquefois la faisant sauter des heures entières sur ses genoux etc. etc. Ces libertés paraissent un peu extraordinaires à un étranger, mais les gens du pays y sont si fort accoutumés, que personne n’y prend garde, et trouve cela tout simple.

Les femmes point mariées, qui ont un enfant, sont condamnées à 1 Rthl. 32. s. d’amende (7 ou 8 livres tournois) ; au second enfant 2 Rthlr. 16 s. et au troisième 4 Rthlr. 52 s. ; au quatrième la loi les condamne à être fouettées, mais ce n’est pas exécuté, et elles payent toujours l’amende triple. Gustave III avait défendu dans une ordonnance, de rien reprocher aux filles qui se trouvaient dans ce cas. Son intention n’était pas tant d’augmenter la population, car c’est à peine sensible, que de prévenir les meurtres, que les filles faisaient quelquefois de leurs enfans.

Je m’embarquai sur le lac de Stugun ; il est d'à-peu-près deux milles et demi de long, sur un