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naître plus intimement avant de se marier. Je croirais que le diable doit se rire de ces belles précautions, mais on assure que cela est fort rare. Il est même plusieurs fois arrivé a des jeunes filles de ne pas vouloir épouser un homme avec qui elles avaient couché pendant plusieurs mois. Dans ce cas, c’est une grande disgrâce pour l’homme, aussi bien que dans celui où il refuserait d’épouser lui-même. Ce serait avec beaucoup de peine, qu’il pourrait trouver à coucher avec une autre fille. C’est communément dans la nuit du samedi au dimanche que cette société se fait, et les jeunes filles s’arrangent et se nettoyent le samedi.

Elles ne se prêteraient en aucune manière, à passer ainsi la nuit avec des hommes d’un état différent du leur ; il est plusieurs fois arrivé qu’elles ont fait dégringoler lestement l’espèce d’échelle, qui sert d’escalier à leur chambre, a certains fils de prêtre, ou officiers qui cherchaient à profiter de la circonstance, à la faveur de la nuit. Elles reconnaissent d’ailleurs promptement leur monde, en portant la main sur la tête et à la queue ; car comme les paysans portent les cheveux en rond, c’est un signe évident, que celui qui a les cheveux attachés, n’est pas leur affaire.

Cette coutume plus ou moins, est générale-